La première chose qui saute aux yeux dans l’église de Rogny est bien sûr son donjon colossal, daté de 1643, qui n’est pas l’un des plus connus de Thiérache, mais dont les dimensions n’ont rien à envier aux plus imposants comme ceux des Prises ou de Saint-Algis. Il est lui aussi entièrement construit en briques rouges et sa façade présente des ornements en briques vernissées.

Un cadran solaire est inhabituel à l’un des angles du donjon ; nous n’en avons pas encore vu de semblable dans d’autres églises fortifiées de la région.

A la base, ses murs mesurent plus de deux mètres d’épaisseur. Seuls les trois mètres du donjon de Saint-Nicolas de Signy-le-Petit dans les Ardennes le dépassent.

Comme dans les églises fortifiées d’Englancourt, d’Esquéhéries ou de Lavaqueresse, il est situé au-dessus du chœur ; l’autel se trouve donc dans la partie inférieure du donjon, éclairé par deux grandes fenêtres latérales.

Sur les murs de la nef, on peut encore voir des traces d’arcs romans dans un mélange de pierre et de brique – une preuve évidente que l’église a souvent donné lieu à des réparations au cours des siècles.

La tour ronde accolée à l’église donne accès à une salle de refuges au premier étage du donjon – à plus de huit mètres de hauteur ! Un deuxième étage de ce donjon a malheureusement été détruit.

Le beau portail de la nef, bien qu’un peu délabré, date probablement du 15e siècle et est de style flamboyant. C’est ici que se trouve l’entrée de la nef. Normalement, la porte devrait être fermée, mais elle s’est manifestement tellement déformée qu’on peut quand même l’ouvrir sans problème. Du moins, c’était le cas lors de notre visite.

Nous avons ainsi pu admirer les simples, mais très remarquables fonts baptismaux du 12e ou 13e siècle. Et bien sûr, jeter un coup d’œil d’en bas dans le donjon, ce qui permet de se rendre compte une fois de plus de ses dimensions impressionnantes.