Saint-Rémi à Bosmont-sur-Serre est une église exceptionnelle à bien des égards, et aussi une très belle église. Ainsi, la combinaison d’une nef romane et d’un donjon fortifié, tous deux en bon état de conservation, est une rareté.

Malheureusement, comme beaucoup d’églises dans les environs immédiats, elle est fermée sans information sur la clé, de sorte que certains des points forts de l’église ne peuvent pas être visités. Mais dans l’ordre.

Le chœur et la nef en pierre blanche sont romans et datent donc des 12e et 13e siècles. Le portail latéral, magnifique dans sa simplicité, et les dix fenêtres en plein cintre qui entourent la nef confèrent à l’édifice une harmonie paisible.

Le robuste corps militaire du donjon, construit en briques rouges au 15e siècle, contraste avec cette harmonie. Celui-ci est accolé à la nef de manière totalement atypique pour la région, décalé latéralement, symétriquement à une petite chapelle latérale dédiée à la famille de La Tour du Pin, s’orne de briques vernissées disposées en losanges

L’alliance du blanc et du rouge, ici parfaitement réussie, confère à Saint-Rémi une certaine singularité.

Mais les éléments les plus impressionnants ne peuvent malheureusement être découverts que si l’on pénètre dans le donjon (ce que nous n’avons malheureusement pas pu faire). A environ deux mètres du sol, des pierres gravées sont incrustées dans les murs et glorifient, en vieux français et en vers, les « succès » des catholiques pendant les guerres de religion entre 1562 et 1598.

L’une de ces inscriptions mentionne notamment la mort en 1572 de l’amiral « séditieux » de Coligny, assassiné lors du massacre de la Saint-Barthélemy. Ces rares témoignages rappellent que la Thiérache n’a pas seulement souffert des invasions étrangères, mais aussi des luttes fratricides et sanglantes que se livraient les Français entre eux.