Notre-Dame à Aubenton peut être considérée comme une autre « petite cathédrale rurale ». 

La première Notre-Dame a été fondée en 1044 – la date est gravée sur une voûte de la chapelle de la Vierge Marie. Jusqu’au 13e siècle, l’église n’a cessé de grandir et de s’embellir. Elle a notamment reçu un magnifique portail roman, unique en Thiérache, qui semble représenter d’étranges animaux. Mais le reste de l’église vaut également la peine d’être vu.

Le donjon carré, aux dimensions massives, est en pierre de taille blanche. Le rez-de-chaussée forme un bras du transept.

On accède au premier étage par un escalier en colimaçon, situé dans une tour élancée, accolée à un angle extérieur du donjon. La grande salle du premier étage mesure environ 7 mètres sur 7. Elle était recouverte de hautes voûtes qui n’existent plus aujourd’hui. De grandes meurtrières percent les murs à deux niveaux différents : Il y avait donc un plancher intermédiaire qui permettait aux tireurs d’accéder aux meurtrières supérieures.

La hauteur des murs du donjon est d’environ 20 mètres. Si l’on ajoute 10 mètres pour le sommet de la tour, celui-ci dépasse le sol de plus de 30 mètres. Il devait être le symbole de la grandeur de la ville et des postes de garde et d’alerte.

Alors que l’église, à l’exception du donjon, ne pouvait avoir qu’une fonction défensive limitée, l’ensemble du site est parcouru de galeries souterraines qui servaient de refuge à la population et formaient un réseau complexe. Autrefois, ils communiquaient avec les caves de l’église, mais ils sont aujourd’hui comblés.

A l’intérieur, c’est surtout le plafond, offert à l’église par Marie de Lorraine en 1685, qui est l’une des splendeurs des églises fortifiées de Thiérache. Le paradoxe est que ces vingt-sept caissons lambrissés de chêne polychrome aux armes des Guises n’ont pas grand-chose à voir avec l’architecture militaire.

Mais il faut aussi voir des peintures françaises du XVIe siècle, des statues du XVe siècle, les stalles du chœur du XVIe siècle et l’orgue et la chaire de l’abbaye de Bucilly.

Enfin, on peut admirer les « Scènes de la vie du Christ », le vitrail créé en 1969 par le peintre verrier néerlandais Charles Eyck, le même dont les fresques embellissent l’église de Jeantes. Vous pouvez admirer toutes les vitraux dans le deuxième diaporama.